Interdiction des gobelets en carton plastifiés : ce qui change au 1er janvier 2026
Article publié le
Pourquoi cette date du 1er janvier 2026 ?
Depuis l’entrée en vigueur de la loi AGEC (« anti-gaspillage pour une économie circulaire », promulguée en 2020), la France s’est engagée dans un plan ambitieux pour mettre progressivement fin aux plastiques à usage unique.
L’idée est simple : évoluer vers une économie circulaire, limiter les déchets, encourager le réemploi / le réutilisable, et réduire fortement l’impact environnemental des emballages.
Dès 2020/2021, plusieurs interdictions ont été mises en place, mais pour les gobelets “carton plastifié” (carton + fine pellicule plastique pour imperméabilisation), un calendrier gradué a été établi :
- 1ᵉʳ janvier 2022 : seuls les gobelets contenant ≤ 15 % de plastique restaient autorisés ;
- 1ᵉʳ janvier 2024 : seuil abaissé à 8 % ;
- 1ᵉʳ janvier 2026 : les gobelets devront ne plus contenir de plastique, ou au moins que des traces résiduelles.
Ainsi, le 1er janvier 2026 est la date butoir pour l’interdiction des gobelets jetables contenant une pellicule plastique.
Pourquoi interdire le carton plastifié ?
Le souci du mélange carton + plastique
Quand un gobelet en carton est plastifié intérieurement (souvent en polyéthylène, PE ou, parfois, en PLA), la pellicule rend le conteneur imperméable. Mais d’un point de vue recyclage, ce mélange fibre + plastique pose un frein majeur : le plastique collé sur le carton complique le processus de séparation des matériaux.
En conséquence, ces gobelets sont souvent non recyclables ou difficilement recyclables, ce qui les disqualifie comme “solution d’appoint écologique”.
Un impact environnemental réel
Même si, parfois, on les perçoit comme “plus verts” que les gobelets 100 % plastique, les gobelets carton-plastique participent largement à la pollution et aux déchets non valorisés :
De très nombreux gobelets jetables sont consommés chaque année en France (et mis sur le marché), ce qui crée un volume conséquent de déchets. Plusieurs sources évoquent des milliards d’unités.
Sans recyclage efficace, ces déchets finissent bien souvent incinérés, enfouis, ou dispersés dans l’environnement, ce qui contredit l’ambition de réduction des déchets.
En somme : le “carton + plastique” est un faux-ami écologique.
Le cadre réglementaire
La loi AGEC : des objectifs ambitieux
La loi AGEC fixe un horizon de long terme : la fin de la mise sur le marché de tous les emballages en plastique à usage unique d’ici 2040. Pour y parvenir, des objectifs 3R (Réduction / Réemploi / Recyclage) sont fixés par décret pour des périodes successives (2021–2025, 2025–2030…).
Mais l’enjeu dépasse le plastique traditionnel : la loi prévoit également de s’attaquer aux contenants “mixtes” (carton + plastique), d’où le calendrier progressif vers 2026 pour les gobelets carton plastifiés.
Le contexte européen : Directive SUP (Single-Use Plastics)
À l’échelle de l’Union européenne, la Directive SUP vise à réduire l’impact des plastiques à usage unique en imposant des interdictions, des réductions, des marquages, et encourageant la collecte séparée et le recyclage.
La France, par la loi AGEC, va donc au-delà des interdictions initiales, en anticipant une suppression quasi totale des contenants à usage unique, qu’ils soient plastique pur ou mixte, d’ici 2040.
Quels produits sont concernés par cette réglementation ?
L’interdiction des gobelets carton plastifiés concerne un large éventail de produits et usages :
- Gobelets à usage unique (boissons chaudes et froides).
- Tous les points de distribution / consommation : cafés, fast-food, boulangeries, festivals, stands, distributeurs automatiques, événements, restauration rapide, etc.
- Gobelets et verres jetables, même s’ils sont présentés comme “carton”, dès lors qu’ils contiennent une pellicule plastique.
- Couvercles, bouchons, couverts jetables, assiettes, contenants alimentaires : la loi ne cible pas seulement les gobelets, mais l’ensemble des emballages jetables (selon composition).
Sont aussi concernées les collectivités, établissements recevant du public (ERP), les entreprises, notamment dans le cadre des achats publics et des services de restauration collective.
Ce que ça implique concrètement pour les professionnels
Les fabricants, importateurs, distributeurs, restaurateurs, cafés, stands, etc., doivent anticiper la fin de commercialisation des gobelets carton plastifiés non conformes. Les contrats d’achat, les stocks actuels, les habitudes d’achat devront être repensés. Aucun sursis généralisé n’est garanti à long terme.
Selon l’article du Code de l’environnement concerné (L541-15-10), la mise à disposition, la vente ou l’offre d’articles non conformes (par exemple gobelets jetables comportant du plastique après la date butoir) peut être soumise à sanctions pénales ou administratives. Pour une entreprise, cela peut signifier des amendes importantes.
Adopter des alternatives réutilisables implique souvent : gérer la consigne, mettre en place des solutions d’hydratation adaptées, des systèmes de lavage (sur place ou mutualisés), encourager l’utilisation de contenants réutilisables comme des gourdes… mais nécessaire pour être en conformité !
Les alternatives concrètes (ce qui fonctionne déjà aujourd’hui !)
Face à l’interdiction, plusieurs solutions sont disponibles, testées, et efficaces.
En savoir plus sur The Good Cup !
IciL’échéance du 1er janvier 2026 marque un tournant symbolique et concret dans la lutte contre les emballages à usage unique : les gobelets carton plastifiés, longtemps considérés comme une alternative acceptable, ne seront plus tolérés.
Ce changement ne se résume pas à une interdiction : il représente une bascule vers un modèle plus durable, plus sobre, plus circulaire.
Pour y parvenir, la transition demandera des efforts mais les alternatives existent. Pour les professionnels comme pour les consommateurs, c’est l’occasion d’embarquer dans un mode de consommation renouvelé, plus respectueux de l’environnement.


